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La dégradation des espaces boisés
Il n'existe pas actuellement d'inventaire précis des surfaces déforestées dans le monde. L'importance de ce phénomène a pourtant incité des organismes comme la FAO à mettre en œuvre des moyens d'investigation appropriés pour évaluer son ampleur et son évolution. C'est ainsi qu'entre 1980 et 1990, le total des surfaces de forêts et autres terres boisées a diminué de plus de 135 millions d'hectares, soit 3 % de la surface forestière mondiale qui est de 4 milliards d'hectares. Mais cette dramatique réalité masque deux évolutions opposées : - celle de la zone tempérée, où la forêt s'est accrue de 17
millions d'hectares, La déforestation est donc un phénomène tropical. Les forêts de l'Union Européenne sont, quant à elles, en très forte augmentation tant en surface qu'en croissance biologique. Le volume de bois sur pied s'accroît de 70 millions de m3 par an actuellement.
Retenons un ordre de grandeur : actuellement 1% des forêts tropicales sont déforestés chaque année. Les causes de la déforestation La déforestation est le plus souvent liée à la pression démographique et à la pressante nécessité de survie qui en résulte pour les populations. Ces causes ne sont pas nouvelles ; les pays de la vieille Europe ont aussi connu au cours de leur histoire des périodes de forte déforestation. Ce fut le cas en France du XVIè au XIXè siècle. Sous la pression d'une population en forte croissance, la forêt française avait beaucoup régressé au profit des terres agricoles. Elle couvrait moins de la moitié de sa surface actuelle à la fin du XVIIIè siècle et les peuplements forestiers étaient soumis à une constante surexploitation. Encore aujourd'hui, les pays où la déforestation est la plus forte connaissent pratiquement toujours une très forte croissance démographique et un niveau de vie faible. Ils doivent faire face à deux types de besoins nuisibles à la pérennité des forêts : un besoin croissant de terres consacrées à l'agriculture de subsistance, un besoin croissant de bois pour cuire les aliments et pour la construction. La satisfaction impérieuse de ces besoins vitaux conduit au défrichement et au pillage des ressources les plus proches. La fragilité des écosystèmes ne leur permet pas de résister à de telles agressions et oblige souvent les populations à se déplacer vers des forêts plus éloignées. L'utilisation agricole des sols, parfois irréversible, n'est que temporaire à l'inverse de l'évolution ancienne des zones tempérées, du fait de l'extrême fragilité des sols tropicaux. Dégradation de la forêt tropicale humide - Causes principales Les conséquences de la déforestation Elles sont nombreuses et dramatiques, nous ne retiendrons que les plus graves. L'affectation agricole de nombreux sols forestiers tropicaux conduit à les exposer sans protection à la totalité des précipitations. Leur dégradation rapide entraîne une augmentation considérable du ruissellement, qui lui-même accroît les phénomènes d'érosion. D'immenses surfaces sont ainsi définitivement dégradées. En quelques années, voire en quelques mois, des écosystèmes d'une extrême richesse mais aussi très fragiles sont, le plus souvent par ignorance, irrémédiablement transformés en espaces stériles. Seuls 6 % des sols des forêts de l'Amazonie brésilienne seraient adaptés à l'installation d'une agriculture permanente. Le régime et la qualité des eaux sont aussi gravement perturbés par la déforestation des forêts tropicales : réduction du temps de concentration des bassins versants, mise en suspension et transport d'énormes quantités de particules des sols. En région amazonienne par exemple, l'augmentation de la sédimentation et de la turbidité de l'eau provoque la réduction des prises de poisson dans les rivières et les eaux côtières, mettant en difficulté l'alimentation de subsistance des populations. La destruction de la végétation augmente la réflectivité de la surface du sol. On estime généralement que de telles variations dans le rayonnement solaire de surface exercent une influence sur le bilan thermique et le climat d'une région et par conséquent, sur le régime des précipitations et la température moyenne. Des recherches sont conduites activement, notamment, sur la modélisation de ces phénomènes. La suppression du couvert forestier sur de vastes surfaces modifie aussi les flux d'évapotranspiration des sols. L'augmentation continue et accélérée du gaz carbonique atmosphérique depuis une centaine d'années est uniquement d'origine humaine. Elle résulte pour l'essentiel du déséquilibre en termes de flux de carbone, entre d'une part, - la photosynthèse terrestre, dont le solde positif est évalué à 1 à 1,5 giga-tonnes/an, - la photosynthèse et les autres processus physico-chimiques océaniques, dont le solde positif est évalué à 3 gigatonnes/an ; et d'autre part, - le déstockage global d'énergie fossile (charbon, pétrole, gaz) de l'ordre de 5 gigatonnes/an - la déforestation pour 1,5 à 2 gigatonnes/an Ceci conduit à un excédent de carbone dans l'atmosphère de 2 à 3 gigatonnes/an et qui ne cesse de croître. Sans déforestation, cet excédent serait réduit des deux tiers et un effort important d'économie d'énergie pourrait combler le reste. Actuellement, l'augmentation annuelle de CO2 dans l'atmosphère est environ de 1,5 ppm/an (partie pour mille par an), soit 0,5 %. Depuis une cinquantaine d'années, le C02 est passé de 300 ppm à 355 ppm. Sans réaction de la communauté humaine mondiale, le déséquilibre se creusera sous le double effet d'une déforestation croissante et d'une consommation croissante d'énergie fossile, fortement corrélée avec le niveau du PIB mondial. A l'échelle des ères géologiques, le taux de CO2 atmosphérique a toujours accompagné les fluctuations climatiques. On ne peut qu'être effaré de constater que sous l'action des hommes, l'enrichissement en CO2 sur la période 1950-1990 (40 ppm) est du même ordre de grandeur que l'accroissement dû aux phénomènes naturels de -10 000 avant J.C. à 1900 (+ ou - 30 ppm), soit 200 fois plus rapide ! Il s'agit là, selon toute probabilité, de la plus grave menace d'accidents climatiques qui pèse sur de nombreuses zones de notre planète dès le prochain siècle. Une part de responsabilité incombe à la déforestation. Véritable fléau mondial, la déforestation appelle une prise de conscience des gouvernements et des populations pour attaquer enfin ses véritables causes. Déforestation : la dégradation progressive des forêts Quels sont les rôles de la forêt et les risques liés à sa disparition ? |
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