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Vador, un dragon d’or, fait des
rencontres désagréables. Pas de quoi le mettre de bonne humeur !
Mais heureusement, les autres ne sont pas tous comme ça… Et Vador va croiser la
route d’êtres plutôt sympathiques !
Vador le dragon d'or
dessin conte pour enfants
Vador était un grand dragon qui habitait dans les beaux nuages blancs. Son
corps était en or, et, quand il volait sous le soleil, il brillait de mille
feux, il était magnifique !
Un jour, alors qu’il jouait à plonger dans les volutes blancs, il croisa un vol
d’hirondelles en voyage. Celles-ci le regardèrent avec convoitise.
-« Qu’est-ce que ses ailes sont belles, toutes dorées ! » dit l’une.
-« Oui, et en plus, il peut jouer toute la journée, lui ! » ajouta une autre.
-« Ce n’est pas juste, nous qui devons voyager sans s’arrêter, par tous les
temps, nous n’avons jamais de récompense. Nous restons toujours avec nos
couleurs, noires et blanches… » se plaignit une troisième.
-« Vador ne mérite pas ses ailes d’or ! » grogna finalement une quatrième.
Tout le groupe d’hirondelles était maintenant en colère, et elles décidèrent
d’un commun accord d’emprunter la belle couleur d’or de Vador.
Elles lui foncèrent dessus, et, à coups de bec, commencèrent à lui prélever son
beau pelage doré. Vador, d’abord étonné d’être ainsi la proie de multitudes
d’oiseaux, réagit quand il sentit les coups de bec sur sa peau :
-« Mais que voulaient donc ces excitées ? Apparemment, pas des gentillesses, vu
les coups qu’il recevait. Bon, maintenant, ça suffisait ! »
Il cria :
-« Stop ! Ca suffit ! »
Mais elles continuaient, alors, Vador cracha une grande flamme. Schlaaaaah…
Cela grésilla, et cela sentit même le roussi ! Certaines hirondelles étaient
maintenant couleur charbon.
-« Ah ah ah, vous vouliez changer de couleur, hé bien voilà, c’est réussi ! »
s’esclaffa Vador.
Et il continua à voler dans le ciel, en faisant des tourbillons autour de lui.
Bientôt il croisa un nuage de sauterelles.
Celles-ci le regardèrent avec appétit.
-« Miam, ça a l’air bon cette bonne couleur de miel ! »
-« Moi, ça m’ouvre l’appétit, j’irai bien goûter ! » dit une autre.
-« Hé bien, allons-y ! » suggéra une tierce.
-« Banzaï, et bon appétit ! » clama une dernière.
Et les voici se précipitant sur Vador, avides de le manger. Celui-ci crut
d’abord à un jeu et plongea dans ce nuage un peu particulier.
Mais bientôt, il sentit comme des piqûres et voulut s’en débarrasser. Comme
elles le poursuivaient avec acharnement, il entreprit de faire quelques
grillades. Craaaaach ! C’était maintenant plein de sauterelles-frites !
Vador changea de décor. Il s’entraînait à nager dans de belles vagues blanches
quand il traversa une nuée de mouches.
-« BZZZZH, qu’est-ce que c’est que ce gros machin ? » demanda l’une.
-« Bof, ça éblouit et ça a l’air balourd ! »
-« Ouais, en plus, vous avez vu sa tête avec sa grosse tête, on dirait une
cocotte ! »
Et cela bourdonna de ricanements, de moqueries et de railleries.
Notre beau dragon d’or était outré.
-« Non mais des fois, pour qui elles se prennent ces insolentes, je vais leur
montrer, moi, si je suis une cocotte ! »
Et il cracha une grande langue de feu qui carbonisa le nuage de mouches. Cela
faisait maintenant un gros nuage noir fumeux parmi les jolis nuages blancs
cotonneux.
Vador était de mauvaise humeur quand il croisa Farah la mouette. Celle-ci
s’approcha pour le saluer, mais Vador lui cracha à la tête un jet de fumée.
Farah toussota.
-« Hé bien, en voilà des façons de recevoir les visiteurs ! »
Vador lui répondit :
« J’en ai assez de croiser des gens désagréables qui me veulent du mal ! »
-« Mais moi, je ne te veux pas de mal » dit Farah, « j’aspirais juste à te dire
bonjour en passant, mais bon, vu ton accueil, je préfère continuer ma route. »
Et Farah partit, l’air renfrogné.
Vador était perplexe… Qu’est-ce que c’était compliqué les autres ! On ne savait
jamais comment les aborder. Quand on ne faisait pas attention à eux, ils
venaient embêter, et quand on leur refusait la parole, ils se vexaient.
Mais Vador entendit un grand bruit lointain, des ailes qui claquaient au vent.
Il se cacha derrière un gros nuage blanc et attendit. C’était deux aigles qui
volaient, majestueusement, avec élégance. Vador les admira évoluer. Bientôt, ils
arrivèrent à sa hauteur.
Vador sortit de derrière son nuage, l’air de rien.
-« Oh oh ! » dit le plus grand des deux, « c’est donc toi le Dragon d’Or à la
langue de feu ! »
-« Oui c’est moi ! » répondit Vador, d’un air méfiant.
-« Tu habites un bien beau pays, parmi les beaux nuages blancs. Ce doit être
agréable de vivre ici ! »
-« Oui, sauf quand surgissent des individus mal intentionnés, comme j’ai pu en
rencontrer ces derniers temps ! »
-« Rassure-toi, nous ne t’importunerons pas. Nous retournons seulement vers nos
forêts pour chasser, nous ne sommes que de passage. »
-« Mais vous pouvez rester vous reposer chez moi si vous le souhaitez. Vous
m’êtes sympathiques, et je serais très honoré de votre présence. »
Eléonore et Royal, les deux aigles, acceptèrent l’invitation, et restèrent une
nuit blottis au cœur des nuages.
Vador était très heureux d’avoir des invités, et révisa ses jugements tranchés
sur les autres.
Oui, c’était vrai que certains étaient méchants, surtout quand ils étaient en
groupe : les hirondelles, les sauterelles, les mouches… Mais d’autres pouvaient
se montrer aimables, telle la mouette ou ses nouveaux amis, les aigles…
Alors, il fallait laisser venir, ne pas se laisser agresser et riposter quand
c’était nécessaire, mais ne pas se fermer non plus à de nouvelles relations.
Tel était le fruit de ses conclusions sur ses dernières expériences !
Créé le dernier trimestre 2003 par Valérie Bonenfant
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