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Sèche, une seiche à l’esprit
frondeur et plein d’imagination, a un nom difficile à prononcer… Nombreux sont
ses professeurs qui ont buté sur les mots et écorché son nom.
Le conteur lui-même va connaître quelques difficultés !
Sèche la seiche
dessin conte pour enfants
Il était une fois une seiche qui s’appelait Sèche.
Pas facile de porter un tel nom pour une seiche. En effet, régulièrement, quand
on voulait la présenter, cela donnait :
-« Bonjour, voici la seiche Chèche... Heu pardon, je recommence : je vous
présente Sèche la Chèche… Non, alors voichi Chech la Cheiche… Oh grrh ! »
Finalement, c’était souvent Sèche elle-même qui prenait le relais et, habituée à
prononcer son nom, se présentait :
-« Bonjour, je m’appelle Sèche… »
A l’école, plusieurs de ses professeurs avaient eux aussi buté sur son nom.
Parfois, ils disaient :
-« Sèche, il ne faut pas chuchoter ainsi, cha suffit… Heu, ça suchi ! Mais non,
enfin stop ! »
Ou bien :
-« Sèche, soyez sage… Pas de chocolat et de chuchette en classe… Je voulais
dire, pas de socolat et de sucette en classe… Enfin, vous m’avez compris… »
Ou encore :
-« Sèche, cessez ce chahut ! Choyez une cheiche raisonnable, voyons ! »
Mais justement, Sèche n’était pas raisonnable du tout. Depuis qu’elle était
toute petite, elle faisait exactement ce qu’elle avait envie, et peu importait
les réactions que cela générait autour d’elle.
Elle se moquait bien de ce qu’on pensait d’elle, alors la manière dont on
écorchait son nom n’avait vraiment aucune importance.
Un jour, alors qu’elle était toute petite, elle avait volontairement lâché un
jet d’encre noire à un Monsieur Thon qui parlait avec sa maman. Celui-ci s’était
retrouvé le visage tout noir.
-« Mais, mais, mais, qu’est-ce que cela veut dire ? » s’écria le pauvre poisson
aspergé.
-« Oh, je suis désolée, veuillez m’excuser, c’est ma fille, Sèche… » dit la
maman seiche en essayant d’essuyer un peu l’encre sur le thon.
-« Hé bien, votre Sèche est bien mal élevée, Madame la cheiche, tâchez de la
corriger pour que cha ne recommence plus… Hum, hum. »
La maman, mi sérieuse, mi rieuse, s’en alla avec la petite. Pour la forme, elle
la gronda.
Mais, cela n’arrêta pas Sèche. Celle-ci continua à faire comme il lui plaisait,
à l’école, comme plus tard dans la vie.
Elle eut bien d’autres occasions d’affirmer ce qu’elle aimait, comme aller nager
le soir au clair de lune, quand tout le monde dormait.
Sèche adorait le calme régnant et la douce lumière de l’astre qui baignait les
eaux. Elle restait ainsi des heures à goûter le plaisir de la nage en solitaire.
Bien sûr, la journée, elle était fatiguée, et elle se reposait. Et tant pis si
cela agaçait les actifs !
Ou bien, ce qu’elle aimait, c’était de jouer avec ses amies aux tâches
déformantes : c’était très simple, elles crachaient à tour de rôle de petits
jets d’encre, et les laissaient se dissoudre doucement dans l’eau. Avant qu’ils
ne disparaissent, elles imaginaient ce qu’ils pouvaient représenter. C’était
souvent très drôle.
-« Là, je vois une pipe ! » s’exclamait l’une.
-« Mais non, cela ressemble à un arrosoir ! » disait une autre.
-« Vous croyez ? Moi, je verrais plutôt un cygne… » s’écriait une troisième.
Leurs imaginations s’emballaient, et rien ne pouvait les arrêter. Ainsi alla la
vie de Sèche la cheiche…
Ah non ! Pas le narrateur aussi ! Laissons lui terminer son histoire
correctement : donc, ainsi se passa la vie d’une seiche pas banale du nom de
Pêche ! Mais, que dit-il là !
Tentons un nouvel essai : ainsi s’écoula la vie de Tèche la seiche…
Décidément, impossible d’y arriver.
Bon, chers lecteurs, à votre tour de le prononcer… Et bon courage !
Créé le 8 novembre 2004 par Valérie Bonenfant
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