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L’histoire d’un cuisinier qui met
en œuvre de drôles de recettes…
Salade de radis « confiturée », poulet aux cailloux et aux herbes du jardin…
Tout un menu qu’il ne fait pas bon déguster, mais que malheureusement les deux
protagonistes de ce conte ne peuvent éviter !
Et si vous étiez les prochaines victimes ?
Les bonnes recettes de Cuisto
dessin conte pour enfants
Cuisto, un jeune cuisinier dans un restaurant, était plein d’imagination. Il
avait des tas d’idées pour confectionner de nouveaux plats inédits, du jamais
vu.
Le problème, c’était son patron qui ne voulait pas qu’on prépare autre chose que
les recettes inscrites sur la carte :
« Salade de radis, Pâté de lapin à la sauce verte, Pâtes à la tomate, Poulet au
basilic, et, comme desserts, Crème caramel ou tarte au citron »
Pas de quoi s’éclater selon Cuisto. Préparer tous les jours les mêmes dîners,
comme c’était monotone ! Lui qui avait tant d’idées !
Tiens, cette salade de radis, s’il y mettait une sauce un peu sucrée qui atténue
un peu le piquant… Ce serait sûrement meilleur ! Et s’il y rajoutait un peu de
couleur, ça serait quand même plus attractif : du jus d’orange pour le fond, de
petits bouts d’épinards à parsemer de ci de là pour la décoration, et, pour
conclure, de légères touches de crème chantilly, montées en jolis pompons.
Ah, le plat semblait fameux, autrement plus gai que ce que prévoyait la recette.
Cuisto décida d’en faire cadeau à ce monsieur du fond de la salle, aux belles
moustaches recourbées.
Il lui apporta avec précaution, le plat de sa composition. Une fois qu’il l’eut
servi, il s’éloigna un peu et guetta sa réaction.
Le monsieur devait avoir très faim, car à peine s’il jeta un coup d’œil à son
assiette, il attaqua gaillardement le plat, avec appétit.
Une, deux, trois bouchées… La réaction ne fut pas immédiate. Ce n’est qu’à la
quatrième fourchetée que soudain, il recracha tout.
-« Mais qu’est-ce que c’est que cette salade ? On dirait de la confiture de
radis, c’est infecte ! Beurk ! Appelez-moi le patron ! »
Aïe, ça, c’était plutôt de mauvais augure… Cuisto retourna se cacher, l’air de
rien, dans sa cuisine. Le patron le gronda très fort et exigea qu’un tel
incident ne se reproduise plus. Préparer une salade de radis, ce n’était pas si
compliqué !
Cuisto reprit, les jours suivants, le rythme routinier, sans fantaisie, de
préparation des plats de la carte.
Quel dommage de laisser sans suite toutes ces idées qui lui traversaient la
tête…
Mais, un jour, ce fut plus fort que lui : le poulet au basilic l’inspirait. Il
eut envie de l’accommoder à sa façon. Quitte à être marié avec une herbe, autant
recréer autour de la volaille, un environnement de verdure.
Le cuisinier partit alors cueillir toutes sortes d’herbes au jardin, et les
disposa en forêt, tout autour du poulet.
Puis, il ajouta des glands qui donnaient selon lui, un côté encore plus nature.
Et enfin, il termina en positionnant aux quatre coins du plat, de beaux cailloux
blancs du meilleur effet.
C’était un poulet au basilic, tel qu’on aurait pu le trouver dans la nature.
Cuisto, tout heureux, servit son œuvre à une sympathique mamie à la coiffure
violette.
-« Voilà Madame, pour vous un poulet au basilic à ma façon. Un régal ! Vous m’en
direz des nouvelles. Je suis sûr que vous n’avez rien mangé de tel depuis
longtemps ! »
-« Ah oui, vraiment ? Merci Monsieur, ce que vous me dîtes me met en appétit… »
Et, sur ces entrefaites, la mamie goûta le poulet.
Tiens, original ce goût un peu amer et ce parfum d’herbes coupées. Oui,
effectivement, elle n’avait jamais rien mangé de tel. Surprenant !
Et ces boules marrons ? Des châtaignes ? Elle essaya de croquer, mais c’était
trop dur pour son dentier, alors elle les suça… Discrètement, elle recracha les
boules, qu’elle cacha sous les os du poulet.
Restaient ces décorations blanches dans les coins, qu’elle prit pour des
monticules de crème parfumée.
La mamie les enfourna goulûment, s’attendant à ce que cela fonde dans sa bouche.
Mais rien de tel ne se produisit, alors elle croqua… et OUILLE, son dentier ! Il
s’effritait ! Des dents tombaient, se décrochant de leurs supports… Ciel !
Quelle honte !
Juste tenait encore une dent, branlante, en haut à droite… La mamie n’osait plus
ouvrir la bouche.
Quand Cuisto, qui attendait sa réaction, lui demanda comment elle avait trouvé
le plat, il ne reçut en guise de réponse que d’étranges bruits :
-« Mmmmmh, mmmmmmhh,… Hon hon ! Mimimm! »
- « Alors, vous avez aimé ? » se réjouit Cuisto.
-« Mmmh, mmmh, mum. Hou hou ! » dit la mamie en se levant et en disant au-revoir
de la main.
Ben voilà, un client satisfait ! Ce n’était pas compliqué à rendre inoubliable
un repas, n’en déplaise à son patron.
Content de lui, Cuisto retourna à sa cuisine.
Qu’avait-il comme commande ? Ah oui, pâté de lapin à la sauce verte pour notre
lecteur, pâtes à la tomate pour son meilleur ami, et crème caramel pour son cœur
chéri. Pas de problème, il s’y mettait tout de suite…
D’ailleurs, il avait plein d’idées pour accommoder ces plats… Ils allaient se
régaler les petits veinards !
Bon appétit, les enfants !
Créé le 31 juillet 2006 par Valérie Bonenfant
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