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Un conte où l’on apprend que le
savoir ne s’acquiert pas dans les livres, du moins pas seulement !
La mouche Campus, une excellente élève à l’école, découvre des légumes et des
fruits, en réalité, qui lui révèlent des aspects jamais dévoilés dans ses
ouvrages… La plus belle et riche leçon qu’elle n’ait jamais apprise !
La mouche Campus
dessin conte pour enfants
Campus était une jeune mouche studieuse et appliquée. Depuis toute petite,
elle avait d’excellents résultats à l’école, c’était l’une des meilleures élèves
de sa classe.
Tous ses professeurs étaient unanimes et ne tarissaient pas d’éloges sur elle.
-« Elle est très douée en calcul, elle sait additionner, multiplier, diviser,
même de grands nombres, en un temps record ! C’est une très bonne élève ! »
-« En écriture, elle excelle aussi. Rien à voir avec ces pattes de mouches que
je peux trouver sur d’autres copies. Elle est soignée et appliquée. »
-« Elle est très cultivée également en sciences de la nature. Elle connaît tous
les animaux de la terre, leur région d’habitation et le type de nourriture
qu’ils mangent… C’est un vrai livre ! »
Les parents de Campus étaient très fiers des résultats de leur fille.
Parfois, ils montraient même en exemple ses bulletins de note…
Campus était leur réussite, le fruit de leur éducation irréprochable.
Celle-ci assumait son rôle de bonne élève, de manière assez naturelle. Elle
réussissait, elle travaillait pour cela, c’était dans l’ordre des choses…
Or, un jour, elle croisa le chemin de Volaré la guêpe. Celle-ci lui dit :
-« Chère Campus, voudrais-tu aller te promener avec moi cet après-midi, dans les
bois ? Je connais un endroit où poussent des fraises des bois. Nous pourrions en
manger quelques-unes. »
-« Oh merci Volaré, mais je ne peux pas, j’ai des devoirs à faire pour demain.
Je dois apprendre les fruits et légumes en sciences naturelles, et j’ai du
travail ! »
-« Hé bien justement, viens avec moi, nous ferons un détour par le potager, et
je te montrerai tous les fruits et légumes en vrai. Quelle meilleure leçon
pourrais-tu avoir ? »
Campus hésita. Elle finit par dire :
-« Oui, mais j’ai peur que ce ne soit pas complet. Je ne verrai pas tout,
certainement… »
-« Mais bien sûr que si que tu verras tout, et en plus en grandeur réelle, dans
les vraies conditions ! Ce sera assurément plus complet que ce que tu pourrais
apprendre dans les livres ! »
Campus se laissa finalement convaincre. Elle suivit Volaré qui lui fit prendre
la direction du bois. Bientôt, elles arrivèrent au droit des massifs de
fraisiers.
-« Et voilà, nous sommes arrivées. Goûte-moi ça et dis-moi ce que tu en
penses… ! »
-« Mais elles sont toutes petites, ces fraises ! Je croyais qu’elles étaient
bien plus grosses… ! »
Campus en mit un bout dans sa bouche et s’exclama :
-« Mais c’est délicieux ! Quel arôme ! Quel goût ! »
Volaré la laissa se rassasier, puis lui dit :
-« Tu vois Campus, jamais un livre n’aurait pu t’instruire sur cet aspect. Tu as
découvert la fraise des bois dans sa réalité et c’est bien ! »
-« Tu as raison, allons voir maintenant le potager, veux-tu ? »
Et elles partirent toutes deux vers le potager.
-« Voilà les carottes ! » montra Volaré.
-« Je ne vois rien, où sont les carottes ? »
-« Mais là, les pompons de feuilles vertes, ce sont les carottes… » répondit la
guêpe.
-« Alors là, tu te trompes sûrement, Volaré, les carottes, j’en ai vu dans mes
livres, c’est orange et ça ne ressemble pas du tout à ces feuilles vertes
effilées… ! »
-« Mais voyons Campus, les carottes sont enterrées ! Elles ne poussent pas
comme ça à l’air libre ! » dit en riant Volaré.
Confuse, Campus se tut mais voulut l’air de rien vérifier quand même.
Elle gratta un peu de terre avec ses pattes…
Oui, Volaré avait raison, la carotte était là, bien orange, avec de la terre
dessus.
Quelle découverte ! Décidément, ses livres étaient bien pauvres !
Elle put voir ainsi, au fil de sa promenade, comment poussaient les salades, à
quoi ressemblaient les poireaux, où étaient les pommes de terre…etc.
A la fin de la journée, elle avait le sentiment d’avoir appris avec plaisir, la
plus intéressante leçon de sciences naturelles qu’elle ait jamais étudiée.
-« Merci, Volaré. C’était très intéressant cet après-midi passé en ta
compagnie ! J’espère que nous recommencerons, si tu le veux bien… »
Campus avait surtout appris que tout ne s’apprend pas dans les livres, et qu’il
ne suffisait pas d’avoir des bonnes notes à l’école pour tout savoir sur la
vie !
Au contraire, cela lui semblait aujourd’hui bien insuffisant !
Créé au dernier trimestre 2003 par Valérie Bonenfant
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