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Quand l’union fait la force…
Des marins et des galériens s’unissent pour affronter une terrible tempête en
mer.
Vont-ils réussir à traverser cet ouragan déchaîné sans encombre ?
Un conte où il vaut mieux ne pas avoir le mal de mer…
L'union la galère
dessin conte pour enfants
Il était une fois une galère romaine qui voguait entre l’Italie et la France.
La vie y était rude à bord, tant pour les matelots que pour les galériens : peu
de confort, beaucoup de travail, et les éléments naturels qui se déchaînaient
parfois et qu’il fallait affronter.
Un jour, un cyclone se déclencha juste au-dessus de leurs têtes, et faillit
emporter la galère. Un vent énorme souffla, des vagues gigantesques s’abattirent
sur le pauvre bateau, qui se trouva fort malmené.
Enchaînés, les galériens continuaient de ramer, sans que cela soit vraiment
efficace. Les matelots, eux, donnaient des ordres, à tort et à travers :
-« Rentrez les voiles, cap à l’Est ! »
- « Ramez à bâbord, cap au Sud ! »
-« Arrêtez de ramer, cap à l’ouest ! »
L’homme au gouvernail tentait tant bien que mal de respecter les consignes. Il
changeait certes de cap, mais cela restait sans effet sur la trajectoire de la
galère. Les forces en présence étaient trop fortes, et guidaient, elles, le
bateau. Celui-ci craquait en se tordant, et tanguait dangereusement.
-« Nous allons tous y rester ! » gémit un galérien, affolé.
-« Oui, le capitaine et ses hommes sont débordés, ils ne savent plus ce qu’il
faut faire ! » renchérit un autre.
-« Moi, je sais ! » cria Hector, un galérien situé en bout du bateau, « vite,
détachez-moi ! »
Le capitaine refusa, les matelots hésitèrent, et la vigie agit : elle prit la
clé du cadenas qui attachait les hommes, et, en titubant, vint ouvrir les
chaînes. Voilà, ils étaient libres, enfin si on peut dire…
Hector donna alors de la voix :
-« Ne bougez pas de votre place, mettez les rames à l’intérieur du bateau et
attachez-les solidement ! »
Les galériens s’exécutèrent, en hommes libres. Toutes les rames furent
laborieusement rangées dans le bateau.
-« Très bien ! Maintenant, tout le monde sur le pont ! La moitié des hommes à
babord , l’autre moitié à tribord ! »
Matelots et galériens se répartirent, comme le demanda Hector. Le capitaine
lui-même participa.
-« Tenez-vous solidement la main, calez vos pieds dans les cordages, et
penchez-vous à l’oblique par-dessus bord ! » cria Hector.
-« Quoi ? Mais nous allons tomber ! » s’exclama un matelot.
-« Cet ordre est fou, Hector a dû prendre un coup sur la tête pour donner un
ordre comme ça ! » critiqua un autre.
-« C’est du suicide qu’il nous propose… » s’affola un troisième.
Mais Hector l’interrompit brutalement. D’un ton impérieux, il commanda :
-« Allez, à vos places, vite ! »
-« Faites ce qu’il dit ! » ordonna à son tour le capitaine.
Alors, les hommes obéirent, faute d’avoir une autre idée. Solidement liés les
uns aux autres, leurs pieds pris dans les maillages, ils s’arc-boutèrent de part
et d’autre du bateau, réalisant un gigantesque balancier humain.
La galère gagna en équilibre. Le tangage diminua.
-« C’est bien ! Courage ! Tenez bon ! »
Hector alla alors aux commandes et guida la galère dans la tourmente. Bientôt,
le vent devint moins fort, les vagues moins grosses.
-« On y est presque ! Encore un effort ! Courage ! »
Matelots et galériens résistèrent, les dents serrées, les muscles tendus.
Conduite d’une main de maître, la galère poursuivait sa route.
Enfin, ils parvinrent à rejoindre des eaux plus calmes. A nouveau, le ciel était
bleu au-dessus de leurs têtes, le noir du cyclone laissé derrière eux…
-« Nous sommes sauvés ! » hurla Hector, la joie au cœur, « vous pouvez
lâcher ! »
Aussitôt, le balancier humain se disloqua. Épuisés mais heureux, les hommes
tombèrent dans les bras les uns des autres.
-« Hip hip hip hourrah ! »
-« On a gagné ! »
-« Vive nous ! » entendait-on, un peu partout.
Sur le bateau, plus de matelots, ni de galériens : que des hommes unis, qui
s’étreignaient, chaleureusement. Même le capitaine vint serrer intensément la
main d’Hector.
-« Tu nous as sauvés, c’était magnifique ! Bravo ! » le félicita-t-il, « le
bateau est à toi, tu l’as bien mérité… »
-« Non » répondit Hector, « il appartient à tous les hommes ici présents. C’est
seulement l’unité entre les hommes qui a permis de le sauver. Alors moi, je vous
propose simplement de baptiser cette galère : L’union. Qu’en dites-vous ? »
Un tonnerre d’applaudissements accueillit sa proposition.
Et ce fut ainsi que naquit le proverbe : « l’union fait la force ! ».
Créé le 30 mars 2006 par Valérie Bonenfant
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