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L’histoire d’un alphabet différent
que tous les enfants aimeraient apprendre à l’école…
Quelques exemples de lettres : Zimboum, Blops, Patatras, Quizz…, qui ne plaisent
pas vraiment à nos élites !
Mais un petit garçon va faire le choix d’apprendre l’Alafar malgré tout, ce qui
va lui ouvrir les portes d’une formidable aventure…
Alafar, l'alphabet étranger dessin conte pour enfants
Alafar était un alphabet qui ne parlait pas la même langue que nous. Chez
lui, pas de A, ni de B, encore moins de C. Rien que des drôles de lettres : des Zimboum, des Kache, des Blops…
Comment pouvait-on écrire ou lire avec un alphabet pareil ? C’était un mystère.
-« Pfiittt » ricanaient des érudits français, « l’Alafar est condamné à
disparaître. C’est un alphabet inutilisable. »
-« Oui, d’ailleurs, personne ne le parle, ni ne le lit, ni ne l’écrit… »
renchérit un savant.
-« Il ne sert à rien. » trancha un académicien auvergnat.
-« Zimboum, Patratas, Blops, Quizz… ! » protesta Alafar, « Gric, Fouch et
Couloucoucouh… » ajouta l’alphabet étranger, en tournant les talons, d’un air
déterminé.
-« Je crois qu’il s’est vexé » dit un étudiant en langues.
-« Oui, et même qu’on dirait qu’il est parti chercher des gens qui parlent son
langage… » supposa un éminent professeur.
-« Hé bien, nous ne sommes pas prêts de le revoir, alors ! Imaginez la fourre de
rire si un benêt se présentait en disant des Zimboum, Patatras… Il serait
ridicule ! » pouffa un philosophe.
Papagaïe, un petit garçon, avait tout entendu. Décidément, les grandes personnes
étaient vraiment décevantes. Pauvre Alafar, il l’aimait bien, lui, avec son
alphabet de bande dessinée. Ce serait vraiment trop triste, s’il ne revenait
pas… Apprendre les sempiternels A, B, C, D, E, F, G… Ah non, merci.
Lui, s’il pouvait choisir, ça serait Alafar, sans hésiter. D’ailleurs, puisqu’il
le préférait, autant l’adopter tout de suite. Papagaïe apprendrait l’Alafar, un
point c’est tout. Le petit garçon courut rattraper l’alphabet étranger.
-« Hey Alafar, attends-moi, je voudrais que tu m’apprennes ta langue. C’est la
tienne que j’aime et que je veux étudier. S’il te plaît, donne-moi des cours ! »
lui demanda-t-il.
Alafar, étonné, se retourna.
-« Quizz, Alambiqué, Bobon ? » questionna-t-il.
-« Oui, oui, s’il te plaît, ne me laisse pas tomber » gémit l’enfant, implorant.
-« Nimininini, Zimboum ! » dit joyeusement Alafar.
L’alphabet et le petit garçon se mirent alors au travail. Alafar était un
alphabet compliqué. Papagaïe mit plusieurs années pour en maîtriser toutes les
subtilités, tant en écriture, qu’en lecture ou en langage. D’ailleurs, ce qu’il
préférait, c’était le parler. Il avait l’impression de chanter, ou mieux, de
lire une bande dessinée, très animée. C’était autrement plus drôle que
l’alphabet traditionnel.
-« Zimboum, Kler, Patatras ! » prenait-il plaisir à réciter, « j’adore ton
alphabet, Alafar ! Mais dis-moi, à part moi, existe-t-il d’autres personnes qui
parlent ta langue ? »
-« Nimininini, Blops, Bobon ! » confirma Alafar, « Quizz, Viendi, Alambiqué. »
Et l’alphabet partit en appelant Papagaïe, pour qu’il le suive. Ils cheminèrent
des kilomètres durant, escaladèrent des montagnes, traversèrent des forêts,
jusqu’à arriver à un immense plateau, où de grands signes étaient tracés au sol.
-« Rafifi, Blops, Zimboum » demanda Alafar.
-« D’accord, je ne bouge pas » dit Papagaïe.
Alafar poussa alors un grand cri dans sa langue, ce qui donna très fort :
-« Zourf, Fouch, Couloucoucouh ! »
En un éclair de seconde, une grande navette spatiale en forme d’assiette,
descendit du ciel, et faucha Alafar et son élève.
-« Quizz, Bolon, Dalidada ! » entendit alors le garçonnet.
Incroyable, ce vaisseau était peuplé de petits êtres étranges, dotés d’yeux en
forme de bananes, des antennes en guise d’oreilles et un cœur à la place de la
bouche. Ils étaient tous ronds, comme des ballons, et rebondissaient en cadence.
-« Ce sont tes amis ! » dit Papagaïe, « s’il te plaît, dis-moi de quelle planète
ils sont ! »
-« Alafar » répondit l’alphabet.
-« Alafar, comme ton nom… Je comprends tout ! Viens, allons voir les soi-disant
intellectuels de la terre… Je sais qu’ils t’ont mal reçu, mais bon, ce n’est pas
de leur faute : leur cerveau est un peu limité… »
-« Alambiqué, Nimininini, Rafifi ! » répondit l’alphabet.
-« Dommage ! Alors, nous attendrons… » dit, déçu, le garçonnet.
L’engin spatial déposa Papagaïe, discrètement, pas très loin de chez lui, et
repartit dans le ciel.
-« Zourf, Fouch, Couloucoucouh ! Au revoir, à bientôt, j’espère… ! » dit
Papagaïe, un peu triste, avant d’aller retrouver les « intelligences » de sa
terre à lui. Bof, ce n’était pas brillant.
Alors, Papagaïe décida d’écrire, pour les enfants seulement, une bande dessinée
qui raconterait l’histoire d’extraterrestres : les habitants d’Alafar, qui
parlaient une drôle de langue.
Et, d’après vous, où a-t-il puisé son inspiration ?
Créé le 15 octobre 2006 par Valérie Bonenfant
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