| | La Grande Camargue a gardé, inscrit dans ses paysages, une partition
qui témoigne de sa genèse : une Camargue fluvio-Iacustre douce, au nord, et une
Camargue laguno-marine salée, au sud.
Les deux Camargue
fluvio-lacustre et laguno-marine
La formation
géologique de la Camargue relève de deux étapes principales.
A la fin du
Pliocène (fin de l'ère tertiaire). la régression marine provoque l'émergence de
terres jusqu'alors immergées. Le Rhône et la Durance, fleuves puissants de
régime torrentiel, recouvrent d'alluvions grossières la région au centre de
laquelle se trouve la Camargue. Cette épaisse couche (20 à 30 m) forme l'assise
villafranchienne de la Camargue.
Après la dernière
glaciation - vers 7000 av. notre ère - la montée des eaux (transgression
flandrienne) installe le rivage au niveau de l'actuelle rive nord de l'étang du
Vaccarès.
. Au nord de cette ligne, la sédimentation d'origine rhodanienne devient alors
de type fluvio-Iacustre. Le fleuve charrie des sables fins et des limons qu'il
dépose lors des crues et de ses divagations.
. Au sud, la sédimentation, d'abord marine, devient laguno-Iacustre.
Il s'établit alors un équilibre entre l'érosion marine et les alluvions du
fleuve. Enfin, la mer recule peu à peu devant l'amoncellement des formations
lagunaires.
Il résulte aujourd'hui de cette évolution une plaine cloisonnée par des levées
fluviales et des cordons littoraux successifs. Entre ces exhaussements
s'inscrivent des dépressions occupées par des marais doux, des étangs saumâtres
et des lagunes.
La structure
géologique s'organise en trois niveaux: en profondeur, les épandages caillouteux
dans le prolongement de ceux de la Crau, puis une nappe hypersalée, et, enfin,
les sédiments les plus récents. La Camargue est constituée de trois catégories
de sols qui influencent les activités économiques; ceux du sud du delta, saturés
en sel, ceux de salure moindre du centre et ceux à salure faible au nord et sur
les bourrelets alluviaux.
Les faibles
précipitations (600 mm par an), la forte évaporation due à l'insolation et la
ventilation du mistral sont à l'origine du déficit hydrique annuel élevé (700 mm
en moyenne). Ce dernier est responsable du taux élevé de salinité des terres de
surface.
Les rapports
subtils entre la topographie, l'eau et le sel déterminent la mosaïque des
milieux et permettent de distinguer la Camargue fluvio-Iacustre, la Camargue
laguno-marine et la frange littorale.
La Camargue
fluvio-Iacustre présente des bourrelets alluviaux, cernant les bras abandonnés
du Rhône et des marais doux à roseaux. Elle est propice aux cultures et à
l'habitat.
La Camargue
laguno-marine renferme de vastes étangs et une formation végétale, spécifique
des milieux salés: la sansouire*. Les activités, sont dominées par l'industrie
salinière, le tourisme et les recherches scientifiques.
La frange littorale, linéaire et étroite, ferme au sud toute la Camargue. Ce
milieu composé de sable, de dunes et d'une maigre végétation attire une forte
fréquentation touristique.
Evolution historique du rivage de la Camargue
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