| | Depuis la seconde moitié du XIXe siècle les modifications de la
société, et de l'économie, les progrès de la gestion hydraulique ont amené
l'entière colonisation de la Camargue et sa richesse économique.
Une rizière en Camargue
Au début du
XIXe siècle, l'aristocratie arlésienne, possédant le foncier, est peu encline au
progrès agricole. Lui succèdera une classe bourgeoise absentéiste qui se
séparera progressivement de ses grands domaines au profit de certains de leurs
régisseurs ou d'investisseurs étrangers au pays.
L'administration et les premiers capitalistes initient des projets d'extension
de l'agriculture à toute la Camargue. Les plans les plus fous, d'assèchement et
d'irrigation pour lutter à la fois contre les eaux en excès et la salinité, se
succèdent.
La chute du prix du blé, en 1860 et la crise du Phylloxera en France, en 1872,
influencent la reconversion rapide de l'économie agricole camarguaise autour de
la viticulture irriguée. Dès 1880, cette culture, pratiquée de façon
industrielle, exige de lourds investissements pour la modernisation du système
d'irrigation et de drainage et introduit dans le delta une importante quantité
d'eau douce. Elle rencontre l'opposition des saliniers qui y voient une atteinte
à l'exploitation de leurs ressources.
Une suite de procès aboutit cependant à une entente et à l'équilibre hydraulique
des étangs centraux.
Actuellement, la
viticulture a pratiquement disparu au profit de la riziculture qui, après
quelques vicissitudes, est devenue la grande richesse agricole camarguaise.
Grande consommatrice d'eau douce et selon des rythmes d'utilisation différents,
elle s'est installée sur de nouveaux espaces qu'il a fallu dessaler. Les rejets
d'eau douce dans les étendues saumâtres sont également plus importants.
Mais la riziculture a bénéficié d'énormes investissements et de grands progrès
dans la technique hydraulique.
Les propriétaires
de chasses privées, en aménageant leurs marais par de gros apports d'eau douce,
interviennent aussi dans l'équilibre hydraulique camarguais.
Dans un dernier
temps, avec l'essor du tourisme et l'intérêt croissant pour les espaces
naturels, la Camargue s'affirme un haut lieu du tourisme naturaliste. Le Parc
Naturel Régional de Camargue créé en 1970 a pour vocation de favoriser la
concertation entre tous ceux qui façonnent ces milieux afin que de nouveaux
déséquilibres ne les mettent en péril. La gestion hydraulique crée en effet une
interdépendance entre toutes les activités camarguaises.
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