12 mois à observer
Janvier,
froid et rigoureux
Dans ce paysage dénudé, sont bien visibles les arbres,
buissons et plantes à feuilles persistantes :
conifères, buis, lierre, houx.
Ce dernier est le plus vert. Les arbres et les buissons à feuilles caduques se
reconnaissent à la forme et à la couleur des boutons hivernaux et à leur port
(habitus), leur phénotype, c'est-à-dire leur aspect ou leur silhouette. Les
lichens et les mousses recouvrent les terrains dénudés, les pierres, les murs
et les toits. Ce sont des pionniers de la végétation.
Février,
un début hésitant
Chatons en fleur sur l'aulne et le noisetier. Apparition
des premières fleurs : perce-neige, tussilage ou pas-d'âne, pâquerette, éranthis
d'hiver. Les bourgeons du marronnier d'Inde, du frêne et du lilas sont
fortement gonflés. La jacinthe, le narcisse et la tulipe sortent déjà de
terre. Les grenouilles s'éveillent, les premiers papillons apparaissent,
notamment la petite tortue. La grive musicienne chante et les premières
alouettes des champs reviennent. Les pies organisent leurs marchés matrimoniaux
haut dans les arbres et construisent leur nid. Les buissons sont traversés par
la procession du geai des chênes. La mésange charbonnière fait retentir son
chant et recherche un partenaire. Les écureuils s'accouplent ou ont déjà des
petits.
Mars,
enfin le printemps !
Maintenant que les jours et les nuits ont approximativement
la même longueur apparaissent de nombreuses fleurs, telle la primevère, la
fausse renoncule ou ficaire, l'anémone des bois, le populage des marais ou
souci d'eau. Les saules, spécialement le saule marsault portent des chatons en
fleurs. Les abeilles, les bourdons et les chauve-souris s'éveillent. Le merle
noir et la grive musicienne chantent à gorge déployée et entament de-ci de-là
la construction d'un nid. Les canards et les oies traversent le ciel en
formations pour rejoindre les régions nordiques. Des groupes de fringillidés
passent en poussant leur cri d'appel : tchuptchup ou cnutcnut. Le pouillot véloce
et le rouge-queue noir arrivent comme hôtes estivaux. Les moineaux domestiques
et les grèbes huppés font des parades nuptiales, le moineau mâle piaille les
ailes pendantes et les plumes déployées et les grèbes huppés danses sur les
eaux.
Avril,
la vie à plein poumons !
les herbes se bousculent
pendant ce mois. Les arbres sont en fleur : le cerisier, le poirier, le
pommier, le prunier, ce sont les fleurs printanières des régions fruitières.
Le peuplier, le hêtre, le chêne, le mélèze, sont eux aussi en fleurs.
De nombreux arbres bourgeonnent, les feuilles commencent à
s'ouvrir. Il existe déjà des champignons printaniers comme la morille à tête
ronde. Les cardamines, les orties et le lierre terrestre fleurissent à foison.
Dans les fossés, on trouve les premiers oeufs des grenouilles ; les lézards s'éveillent,
de même que les hérissons, les chauve-souris et les bourdons. Retour de
nombreux oiseaux : le pouillot fitis, le pipit des arbres, l'hirondelle de
cheminée, l'hirondelle de fenêtre, la fauvette à tête noire, le coucou gris,
le rossignol, le rouge-queue à front blanc, la fauvette grisette, la fauvette
des jardins, la fauvette babillarde. La belette, l'hermine mais aussi le chien
commencent à muer.
Mai,
la nature éclate
La saison de couvaison des oiseaux est arrivée, car le
jour est long et la gent ailée dispose de beaucoup de temps pour collecter une
nourriture abondante. La température est suffisamment chaude pour les petits.
Les derniers hôtes estivaux reviennent pour couver dans nos régions : le
martinet noir, le loriot jaune, l'hypolaïs ictérine, le gobe-mouche gris.
Arrivés les derniers ces oiseaux repartiront les premiers. La grenouille verte
s'éveille et de nombreux papillons font leur apparition.
Le muguet s'ouvre pour le premier mai dans certaines régions.
Le pissenlit, l'ortie blanche et jaune ainsi que le genêt embellissent le
paysage. L'aubépine, le marronnier d'Inde, le sorbier des oiseleurs et le
sureau à grappes sont en fleurs.
De nombreux mammifères ont déjà des petits ou en conçoivent.
Le hanneton surgit le soir et dort pendant la journée
notamment sur les feuilles de l'aubépine.
Juin,
le soleil haut dans le ciel
Le mois des roses et des renoncules. Le tilleul est en
fleur. La bryone dioïque grimpe dans les haies et les buissons et fleurit en épanouissant
ses fleurs jaunâtres.
Bientôt apparaîtront des baies d'abord vertes puis
rouges. Le long des champs et dans les jardins labourés surgissent les pensées
des champs et les pensées sauvages. Elles fleurissent d'avril à septembre,
mais elles sont maintenant particulièrement nombreuses. C'est leur haute
saison.
Les oiseaux chantent longtemps et fort : l'alouette des
champs haut dans le ciel, la rousserolle dans les roseaux, le martinet noir
siffle autour des immeubles urbains. Les grillons chantent jour et nuit. De
nombreux papillons, bêtes à Bon Dieu et hannetons de la Saint-Jean
apparaissent. L'escargot dépose ses oeufs sur le sol.
Juillet,
dans son habit vert sombre
Les variétés de trèfle riches en protéines sont mangées
par les animaux et les oiseaux. Les abeilles et les bourdons cherchent du nectar
parmi les trèfles. Les papillons leur rendent visite.
De nombreuses ombellifères, comme les variétés de
cerfeuil, l'anthrisque sauvage, la berce commune et les composacées comme les
variétés de chardons et de camomille, l'achillée millefeuille, la pâquerette,
etc. sont en fleur.
De nombreuses espèces d'oiseaux en sont à leur deuxième
nichée.
Les escargots et les libellules triomphent, toute la vie
s'anime au bord de l'eau.
Août,
vie paisible en pleine maturité
Pendant la deuxième moitié de l"été, les
noisetiers portent de jeunes chatons pour le prochain printemps. Les oiseaux ne
chantent plus, ils sont en train de muer, c'est-à-dire qu'ils forment un
nouveau plumage et que de nombreux oisillons prennent maintenant leur plumage
adulte ou leur deuxième robe de jeunesse. Le coucou gris, le martinet noir, le
loriot jaune, l'hypolaïs ictérine et le gobe-mouche gris repartent déjà vers
le sud. Ils sont arrivés les derniers en mai dans leur territoire de couvaison.
Les papillon, les grillons, les sauterelles, les bourdons, les guêpes et les
abeilles sont très nombreux. Les fourmis s'affairent dans les fourmilières
pour obtenir une grande progéniture à partir des larves que l'on appelle
parfois à tort oeuf de fourmis.
Le long des fossés et des rivières, de nombreuses fleurs
s'épanouissent. Sur les terrains humides et acides fleurit la bruyère quaternée
ou caminet tandis que sur les terrains secs, il s'agit de bruyère cendrée. Les
landes de bruyère que nous rencontrons le plus souvent sont constituées d'un
tapis plus ou moins dense de bruyère commune.
En été, beaucoup de gens vivent au ralenti, c'est
l'atmosphère des vacances.
Septembre,
premières brumes
Les feuilles des arbres commencent à se flétrir. Les
champignons forment des carpophores. Pour ce faire ils ont besoin de beaucoup
d'humidité et d'une température pas trop basse. Lorsqu'un mois d'août
ensoleillé et sec est suivi d'un mois de septembre humide et chaud, les
champignons apparaissent. Ils réagissent donc très fort à la succession d'une
sécheresse partielle et d'une forte humidité. Le lierre grimpant est en fleur.
Ils y a encore des herbes et des chardons en fleur et le mouron rouge qui
fleurit depuis un certain temps déjà atteint son apogée. Il est temps
d'apprendre à reconnaître les fruits : les baies et les drupes colorées, les
capsules, les glands, les noisettes, les noix, les faines, etc.
Le nombre de papillons a fortement diminué, mais sur les
variétés d'orpin telles que l'orpin reprise et le sédum spectabile de nos
jardins, de nombreuses petites tortues se rassemblent. les fourmis évacuent
leur fourmilières et disparaissent dans le sol. Les araignées ont tissé leurs
toiles et des fils pendent dans les haies et les buissons. Des fils avec de
jeunes araignées sont soufflés par le vent.
La migration des oiseaux commence, surtout les hirondelles
qui se regroupent sur les fils électriques.
Octobre,
la chute des feuilles
Deux faits marquants : la migration des oiseaux vers les
pays méridionaux et la chute des feuilles.
La fébrilité du départ se manifeste, héritée des
parents. Même si le comportement des oiseaux migrateurs est inné, il n'est
toutefois activé que par le raccourcissement des jours. C'est ainsi que les
oiseaux sont déjà partis avant l'arrivée des gelées et la pénurie
alimentaire. Nos oiseaux migrateurs appartiennent surtout aux groupes suivants :
hirondelles, pipits, bergeronnettes, rousserolles, phragmites, hypolaïs,
fauvettes, gobe-mouches, traquets, rouges-queues. Les guides des oiseaux vous
aideront à les rechercher et à les identifier.
Certains autres oiseaux restent dans nos régions jusqu'à
l'arrivée du froid et jusqu'à ce que le manque de nourriture les oblige à
nous quitter.
Le vanneau huppé et de nombreux canards ne partent qu'une
fois la surface du sol ou de l'eau gelée. Les oiseaux venant des régions
septentrionales comme les pinsons du Nord, les verdiers et les chardonnerets
viennent hiverner dans nos pays.
Novembre,
derniers départs
Le rouge-gorge apparaît dans les jardins comme un symbole
d'agression, car le mâle et la femelle vivent sur pied de guerre chacun sur son
territoire hivernal. Ils chantent tous les deux pour défendre leur domaine et
le protéger contre les intrus. Ils se battent entre eux, mais aussi avec un
petit morceau de tissus rouge ou avec leur propre image reflétée dans la fenêtre.
Lorsqu'ils quittent les jardins, le printemps arrive.
Le lamier pourpré, le mouron blanc, la bourse à pasteur
sont en pleine fructification. Leurs graines sont recherchées par les pinsons,
les moineaux et les merles.
Sous l'écorce des arbres et dans les amas de feuilles
vivent des larves et des chrysalides, très prisées par les mésanges. Le long
des chemins, au centre des villes, des troupes de verdiers se regroupent, près
des gratte-culs ou cynorrhodons et les entaillent. Les corneilles, les mouettes
et les étourneaux forment de grandes troupes pour rejoindre ensemble leurs
dortoirs. De nombreuses espèces d'oiseaux aiment dormir ensemble, tels les
moineaux dans le lierre.
Les chauve-souris entament leur sommeil hivernal qui durera
jusqu'en mars.
Décembre,
froide obscurité et longues nuits
Journées courtes, les oiseaux ont peu de temps pour
chercher leur nourriture qui est parfois peu abondante.
Les pinsons, les merles, les moineaux, les étourneaux se
mettent à table. Les oiseaux qui ont faim et froid sont "gros" et
gonflent leurs plumes pour garder un maximum de chaleur. Bien visibles sur les
branches, les mésanges forment une proie facile pour les rapaces.
Lorsque l'eau gèle dans le nord, la panique gagne
subitement les canards, les cygnes, les oies, les huîtriers pies, les
chevaliers et les bécasseaux qui prennent la route vers les plants d'eau situés
plus au sud.
Le grand ajonc qui pousse sur les sols pauvres est en
fleur.
Les érichocères hivernaux dansent en troupes clairsemées
dans le jardin tout juste au-dessus du sol pour rassembler un maximum de congénères
des deux sexes. Les mâles forment des troupes que rejoignent les femelles. Les
phalènes brumeuses sortent de leur chrysalide. Les mâles gris-brun volent en
rond, les femelles aptères rampent sur les troncs d'arbres fruitiers.
L'hermine a passé sa robe blanche d'hiver.
d'après "12
mois"